AVK ET CONTROLE DE L’INR

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29 septembre : Journée Mondiale du Cœur.
Il existe de très nombreuses formes de cardiopathie, qui touchent des patients de tous âges, parfois dès la naissance. Certaines de ces pathologies nécessitent la prise d’AVK – anti-vitamine K – avec des contrôles sanguins réguliers. Précisions.

Après plus de 40 ans d’utilisation, les AVK constituent le traitement anticoagulant de référence pour des pathologies telles que la fibrillation auriculaire, après certains infarctus du myocarde et chez les patients porteurs de prothèses valvulaires. Actuellement, plus d’1 % de la population française est traitée par AVK.

Qu’est-ce qu’un AVK ?
La vitamine K joue un rôle essentiel dans la coagulation sanguine. L’AVK, un anticoagulant, va s’opposer à l’action de cette vitamine pour garder le sang fluide et ainsi éviter la formation de caillots sanguins (thrombose). Son efficacité est maximale après plusieurs jours de traitement. L’AVK, qui se présente sous forme de comprimés, doit être pris tous les jours, à la même heure, et souvent tout le reste de sa vie, à partir du diagnostic de cardiopathie. Il peut cependant être prescrit pendant une durée plus courte (3 ou 6 mois, ou davantage) pour prévenir et traiter les thromboses veineuses et les embolies pulmonaires. Il est essentiel de signaler la prise d’AVK à tout professionnel de santé afin d’éviter une interaction médicamenteuse, potentiellement très dangereuse.

Pourquoi mesurer régulièrement son INR ?

L’INR – ou International Normalized Ratio – est un indicateur de coagulation sanguine. Il permet d’estimer si le sang est trop – ou pas assez – fluide. C’est le cardiologue qui détermine la fréquence des contrôles de l’INR, la valeur d’INR recommandée selon la cardiopathie, et ajuste la posologie du médicament. Au tout début, les contrôles sont rapprochés, puis ils s’espacent en fonction de la stabilité de l’INR, qui indique une réaction positive au traitement. Généralement, le rythme du contrôle est mensuel.

Comment mesurer son INR ?

Il est recommandé d’effectuer ses contrôles d’INR approximativement à la même heure, de préférence le matin. Il y a 2 options pour vérifier son INR :
– Faire une prise de sang, pour laquelle il n’est pas nécessaire d’être à jeun. En général, le résultat est disponible dans la journée. Considérant la fréquence des contrôles, des prises de sang à domicile peuvent s’avérer plus faciles et moins anxiogènes, notamment pour les jeunes enfants souffrant de cardiopathies congénitales.
– Par la suite, il est possible d’utiliser un appareil d’automesure, après une formation préalable.

Si l’INR est trop élevé, le sang est trop fluide et le patient peut être sujet à des bleus et des saignements, voire à des hémorragies. Il va donc falloir diminuer son dosage d’AVK.

Si l’INR est trop bas, le patient peut souffrir notamment d’essoufflement, de pâleur inhabituelle, de malaise inexpliqué. Son dosage d’AVK va devoir être augmenté, voire même complété par une injection sous-cutanée d’héparine, autre anti-coagulant.

Comment gérer son traitement AVL?

Les patients sous AVK reçoivent systématiquement un carnet de suivi. Outre des conseils, ce carnet rappelle les valeurs acceptables de l’INR dans son cas particulier et permet de noter les résultats des prises de sang successives pour que le médecin puisse mesurer l’efficacité du traitement.

Le saviez-vous ?
La prise d’un nouveau médicament peut modifier l’action de l’AVK en augmentant
ou en diminuant son effet. Le médecin peut alors demander des contrôles supplémentaires pour mieux adapter le dosage.

Quelles sont les précautions à adopter ?

ANTI-INFLAMMATOIRES ET ASPIRINE
Il est absolument déconseillé de prendre des anti-inflammatoires, de l’aspirine ou tout autre médicament qui en contient car elle augmente le risque potentiel de saignement. Il faut plutôt opter pour du paracétamol.

GROSSESSE
La prise d’un AVK en début de grossesse peut entraîner des malformations du fœtus. En raison de ce risque, il est fortement déconseillé de prendre ce type de traitement durant la grossesse, notamment durant les premières semaines. Il est alors possible de remplacer l’AVK par des injections d’héparine.

ALIMENTATION
Il faut adopter une alimentation équilibrée et ne pas commencer un régime sans en avertir son médecin car cela peut modifier l’effet du traitement anticoagulant.